Le monde des esprits
Qu’est-ce qui relie les mondes parallèles?
Monde de l’Éternité, monde des esprits … on a donné beaucoup de nom à ce lieu qui relie les mondes … pourtant ce « monde » n’en est pas un. Pratiquement impossible à décrire, cet endroit n’a ni haut, ni bas, ni gauche, ni droite. dans cette infinité noire si vous pensez tomber, vous tomberez, si vous pensez avoir du sol sous vos pied alors vous pourrez rester debout comme si c’était le cas. Cet endroit est immense et tout petit à la fois : vous pourriez marcher des heures à la recherche de quelque chose que vous ne le trouveriez jamais ; ce que vous cherche est juste à côté de vous ; il suffit de le savoir pour le voir … Ainsi vous pourriez avoir accès à tout ce que ce vide apparent renferme mais de nouveau encore faudrait-il connaître tout ce que ce monde possède en son sein…
Cet endroit est semblable à l’esprit humain… en plus impitoyable : avec quelques connaissances en magie, vous pourrez accéder facilement aux pensées d’un humain affaibli même sans savoir qu’elles se trouvent juste devant vous ; une volonté suffisamment forte de les trouver vous conduira à elles. Dans cette immensité sans lumière, ces pensées sont telles une infinité d’étoiles, les mondes sont semblables, une infinité que vous pourriez contempler sous vos yeux si vous saviez qu’ils se trouvaient à votre portée.
Cet endroit est le berceau des mondes : il les crée, leur insuffle pour cela de sa magie puis il finit pas les oublier, passant à une nouvelle création drainant petit à petit la magie des mondes qu’il a délaissé. Certains mondes sont donc encore pleins de cette magie alors que d’autres ont oublié qu’ils l’avaient possédée tant le temps a passé depuis. Sur certains mondes, leurs peuples se rendent compte de ce déclin de la magie, d’autres non … certains assassinent même les êtres doués de magie qu’ils croient être une erreur, ayant oublié que leurs propres ancêtres possédaient autrefois cette même magie qu’ils tentent d’exterminer…
La métaphore de mon travail
Le monde des esprits, comme l’appelle Neige, est semblable dans mes romans à la description que j’ai pu y faire de l’esprit humain. Si cela n’était pas volontaire, ça l’est devenu. Cet endroit pourrait être considéré comme l’esprit d’un être inventant tous ces mondes. Cela n’est pas perçu dans les tomes actuellement en cours mais j’ai une idée d’histoire (ou au moins son prologue) qui amène des éléments d’explications concernant ce monde ;
Shavu était une guérisseuse ; elle avait étudié à l’école de magie et on lui avait apprit à pénétrer les esprits ce qui est parfois nécessaire. Un jour une personne d’un autre monde vint quémander leur service ; la reine de son pays se mourrait et s’ils savaient guérir le corps, ils ne savaient pas approcher l’esprit tel que savaient le faire les guérisseuses de l’ordre de Ri ; l’immensité noire en avaient rendu fous plus d’un et peu de personnes, de toutes l’histoire des mondes, s’étaient aventurés à l’étudier. Shavu est envoyée mais lors du passage entre les deux mondes, elle paniqua et se retrouva bloquée entre les mondes. Coincée dans l’immensité noire, elle remarqua tout de suite la ressemblance entre ce lieu inconnu où elle se trouvait et les profondeurs de l’âme humaine.
Shavu ne retint pas longtemps sa curiosité et elle voulut faire apparaître les « pensées », s’il y en avait, de cet endroit. Shavu fut l’une des rares personnes à avoir pu contempler l’infinité de mondes : car c’est bien ce qui apparut devant ses yeux. Et elle ressentait des sentiments. Elle pouvait presque deviner les halos d’amour qui entouraient certains mondes qui brillaient d’un éclat plus fort. Mais leur nombre était bien peu au milieu de tout ceux qui semblaient laissés à leur propre sort, dépourvu de tout intérêt aux yeux de cet endroit qui les avait crée. Shavu pouvait sentir que l’être les avait créé avec le même amour, la même joie que les autres qu’elle avait vu mais que dès lors qu’il avait eu une nouvelle idée, il les avait laissés continuer seul leur route leur reprenant ce qu’il leur avait donné, les amenant lentement vers leur fin.
Soudain un monde partit en fumée juste devant les yeux de la guérisseuse et la jeune femme sentit tous les sentiments, les peurs, les joie, l’horreur des personnes qui l’avaient peuplé. Les existences des animaux, des plantes, des pierres la traversèrent, inconscientes de leur fin brusque. Et au milieu, des âmes plus sages d’immenses créatures qui accueillaient cette mort comme une chose normale. Tout cela retourna dans l’immensité noire. Shavu s’effondra au sol -en supposant qu’il en existât un. Comment pouvait-on délibérément détruire toutes ces choses merveilleuses ?
Shavu laissa échapper sa colère : « Qui que tu sois ! Comment peux-tu tuer de manière aussi insensible tous ceux que tu as créé avec tant d’amour ? » Shavu ne reçut pas de réponse orale mais les mondes se mirent à briller plus fort comme si l’être voulait lui montrer tout ce qu’il avait accompli. « Et tu es fier ? Mais regarde les, tes mondes ! Il se ressemble tous au fond. Tu essayes d’inventer, tu te crois plus fort que ceux que tu as créés mais finalement tu as tes limites aussi ; les limites de ton imagination. Une fois que tu nous as créés, nous t’échappons, pour toi l’histoire est finie mais pour nous elle continue ! Comment peux-tu nous abandonner aussi froidement sous prétexte que tu as d’autres mondes à inventer ? Tu nous aimes un instant puis une nouvelle idée te vient. Tu l’aimes plus cette nouvelle idée… pas parce qu’elle est mieux, parce qu’elle te donne plus à créer. Tu ne penses qu’à toi ! Cela t’importe peu d’en faire mourir quelques uns si cela peut t’aider à en créer de nouveaux, tu n’as pas de remords car déjà ces nouveaux sont plus importants… »
Ce n’est que quand elle arrêta de parler que Shavu sentit en elle toute la colère de l’être. Après tout elle était en lui. Les mondes se mirent à trembler, deux d’entre eux se rentrèrent dedans puis se fondirent en un seul et une nouvelle vague d’âmes défuntes, moins importantes toutefois, traversa la jeune femme. Sauf que cette fois Shavu fut entrainée avec ce flot et ce fut avec stupeur qu’elle découvrit qu’elle n’était pas morte mais de retour sur son monde…
Ceci n’est évidemment pas la version exacte mais un aperçu de ce qui se passe lors de ce prologue. Évidemment c’est une métaphore un peu noire de mon travail. J’adore mes personnages et je ne me détourne pas d’eux ainsi cependant il est vrai que quand une nouvelle histoire me vient, leurs personnages me plaisent plus. A Neige j’ai préféré Madfiayu à qui j’ai préféré d’autres personnages encore. Plus ils sont encore vivants dans mon imagination plus je les apprécie, ils sont encore tous neufs avec toute une vie à raconter. Mais dès que l’histoire est bouclée, je passe à une autre sans remord.
Leave a Reply